Kisanfu (Territoire de Lubudi), mardi 17 juin 2025 : Dans la chefferie des Bayeke, où des habitants de 14 villages riverains de la concession minière de Comide et Swanmines se sont réunis pour dénoncer l’exploitation illégale semi-industrielle menée dans ces concessions, selon eux, par des opérateurs chinois et libanais, protégés par des éléments de l’armée.
Rassemblés devant le bureau du représentant local de la chefferie, jeunes, vieux, femmes et notables ont exprimé d’une seule voix leur ras-le-bol face à ce qu’ils qualifient de « pillage organisé » de leurs ressources naturelles. Les manifestants affirment que ces exploitants illégaux, opèrent au sein de la concession minière Comide et Swanmines avec la complicité de certaines personnes se réclamant de la famille présidentielle.

Comide, actuellement en phase de développement, n’a pas encore entamé sa production. Elle a cependant signé un cahier des charges avec les communautés localespour répondre aux engagements communautaires. Le pillage massif des ressources entrave le développement socio-économique de la région. Nous avons besoin que les opérateurs économiques puissent travailler dans leur droit pour que nous aussi nous puissions avoir du travail nous confie un jeune de Kisankala venu manifester.
Les habitants dénoncent fermement l’usage de la force armée qui accompagne cette activité illégale. Les forces armées intimident les communautés locales, et des violations graves des droits humains ont lieu de façon répétées.

D’après nos sources, la mort tragique d’une femme de plus de 70 ans, tuée à Kisankala le 5 juin dernier par un militaire des FARDC, a ravivé l’indignation. Des appels ont été lancés aux autorités pour un redéploiement urgent de ces forces vers les zones réellement en conflit à l’Est du pays. « Nous demandons l’implication personnelle du Chef de l’État pour mettre fin à cette exploitation illégale massive qui dure depuis des années dans la concession de Comide. Nous, les communautés n’en tiront aucun bénéfice et nous subissons des actes de torture, des violations des droits humains », a déclaré un représentant des manifestants.
À l’issue de cette mobilisation pacifique, une pétition a été remise aux autorités coutumières. Elle fustige l’inaction persistante des services de l’État et exige le départ immédiat et sans conditions des exploitants illégaux de la zone.

Les populations locales réclament également une enquête indépendante et la restauration de l’autorité de l’État dans cette région minière.
Pour l’heure, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités provinciales ou nationales.