Voulue par la République démocratique du Congo, la revisitation du contrat dit du siècle qui lie le pays de Tshisekedi et un groupe d’entreprises chinoises a finalement débuté à Kinshasa. Ce contrat qui pèse près de 20 milliards USD – signé en 2008 par l’ancien Président Joseph Kabila – consistait à un échange minerais contre infrastructures. Si pour la Présidence congolaise, tout se passe « comme prévu et dans la sérénité », Florimond Muteba de l’observatoire de dépenses publiques accuse le cabinet de Tshisekedi d’entretenir une « énième opacité ».
« La revisitation de l’accord Sino-Congolais mines contre infrastructures se déroulerait en catimini en ce moment, sous la houlette de la Présidence de la République. Le Congo a perdu 17 milliards de dollars dans cette arnaque du siècle ! Cette énième opacité, ce manque de transparence, n’augure rien de bon. Peuple congolais, ouvrons l’oeil, et le bon ! », a-t-il alerté ce jeudi.
Approché par la rédaction de MINES.CD, un membre de la présidence congolaise et proche du dossier affirme d’abord que les travaux proprement dits devant aboutir au rééquilibrage ont commencé entre Kinshasa et les entreprises chinoises. Mais refuse d’admettre que ces négociations se passent dans l’opacité.
« C’est un sujet important pour le pays et nous ne pouvons pas le rendre folklorique en faisant le tapage dans les médias. Nous travaillons et les nouvelles clauses seront publiées comme l’exige le code minier », dit notre source qui n’a pas voulu être citée.
Lors de la visite de Tshisekedi en Chine, Eric Nyindu – responsable presse de son cabinet – affirmait aussi que « les négociations sur une refonte de l’accord se déroulent à merveille et devraient être achevées d’ici la fin de l’année. Le Congo veut que l’accord soit d’État à État, et non entre le Congo et les entreprises ».
« Faudrait pas qu’on donne une image d’un État voyou »
Dans un space twitter organisé en mai dernier par notre rédaction, Me Georges Kapiamba qui a participé aux travaux préparatoires en prélude de cette renégociation déclarait que l’État congolais ne pouvait pas se permettre de résilier ce contrat voire nationaliser la SICOMINES de risque d’être un « manque à gagner énorme pour la partie congolaise ».
https://twitter.com/i/spaces/1YqxoAdmlLbGv
« Non mais faudrait pas qu’on donne une image d’un État voyou, ces gens-là (chinois) on peut tout dire grâce à leur action ont mobilisé pour pour la RDC, selon leur propre déclaration plus de 5 milliards USD, dont une grande partie a été jetée dans la construction de l’outil de production qui reviendra plus tard après 25 ans à la Gécamines et donc nous ne pouvons pas nous réveiller du jour au lendemain dès lorsqu’il y a des actes juridiques qui nous relis à l’État chinois provoquer ce genre de crise », a expliquait G. Kapiamba.