La gestion des ressources minières en République démocratique du Congo demeure un défi de taille, notamment en ce qui concerne la représentation de l’État dans les joint-ventures et la cession d’actions par les sociétés détentrices de permis d’exploitation. C’est dans ce contexte que le président Félix Tshisekedi, lors de la 45ᵉ réunion du Conseil des ministres tenue le 29 mai 2025, a réitéré avec fermeté la nécessité d’assainir ce secteur stratégique.
Selon le compte rendu de cette rencontre, le Chef de l’État a déploré la persistance d’un manque criant de transparence, malgré les instructions déjà données il y a près de trois ans. En effet, dès la 29ᵉ réunion du Conseil des ministres, en date du 19 novembre 2021, le président avait instruit les ministres des Mines et du Portefeuille de procéder à un contrôle systématique des actifs miniers de l’État. Cette démarche visait à identifier les actifs issus des amodiations, évaluer les recettes dues au Trésor public et vérifier la légitimité des représentants de l’État dans ces structures.
Cependant, le constat reste amer. Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, a indiqué que les résultats attendus pour clarifier la représentation effective de l’État dans les sociétés minières ne sont toujours pas disponibles. Cette opacité persistante dans les joint-ventures, où l’État devrait jouer un rôle stratégique, « nuit à la bonne gouvernance du secteur extractif et freine les efforts de mobilisation optimale des recettes publiques », a déploré le président. Ce déficit de transparence et de reddition des comptes est jugé « inacceptable », car il compromet les objectifs de justice économique, de développement durable et de souveraineté nationale sur les ressources naturelles.
Le président Tshisekedi a insisté sur le fait que la gestion des ressources minières ne relève pas uniquement d’enjeux économiques, mais engage également la responsabilité de la Nation envers les générations futures. Il a donc exigé « intégrité, rigueur et un sens élevé de l’intérêt général » dans la gestion des actifs publics.
Pour concrétiser cette volonté politique, il a instruit les ministres des Finances, des Mines et du Portefeuille, en collaboration avec son Cabinet, de mettre en place une Commission ad hoc chargée de :
Lancer un audit exhaustif et systématique des actifs miniers relevant de la participation de l’État ;
Évaluer la gouvernance des sociétés concernées ;
Proposer des mécanismes de redressement et une meilleure structuration de la présence de l’État dans le secteur minier.
Cette relance présidentielle traduit une volonté ferme de transformer en profondeur la gouvernance minière en RDC, pour garantir une exploitation plus équitable et bénéfique des richesses nationales au profit de l’ensemble de la population.
Pierre Kabakila