Au cours de la messe pour la paix en République démocratique du Congo, tenue le samedi dernier à la cathédrale Notre-dame du Congo, le cardinal Fridolin Ambongo a fustigé la signature du protocole d’accord entre l’Union européenne et le Rwanda, sur les chaînes de valeur pour les matières premières critiques et stratégiques, au moment où Kinshasa accuse Kigali « d’agression ».
Dans son adresse, le prélat congolais s’est longuement interrogé sur les réelles motivations de ce partenariat au moment où la communauté internationale dénonce le soutien du Rwanda aux terroristes du M23, qui ont plongé l’Est de la RDC dans le chaos ces deux dernières années.
« L’Union européenne signe un accord de coopération minière durable avec le Rwanda sur des ressources pillées en RDC. N’est-ce pas-là un soutien appuyé à l’agresseur ? N’est-ce pas là juger deux choses analogues avec partialité, selon des règles différentes ? […] Dénoncer l’agresseur sans arrêter le cycle de l’agression et financer la guerre par de tels accords est une stratégie de diversion », a déclaré l’archevêque de Kinshasa.
Tout en déplorant les massacres des Congolais, le cardinal Ambongo a appelé à la fin des velléités expansionnistes de certains pays voisins de la RDC, dont principalement le Rwanda, qui se livrent au pillage systématique des richesses naturelles de son sous-sol, en alliance avec des multinationales étrangères.
« Agresseurs et multinationales font alliance pour faire main basse sur les richesses du Congo au détriment et au mépris de la dignité de paisibles citoyens congolais, crées à l´image et à la ressemblance de Dieu », a-t-il souligné dans son homélie, tout en ajoutant que les mouvements de protestation des populations congolaises de ces derniers jours est « un signal fort » pour la communauté internationale.
Par ailleurs, l’archevêque de Kinshasa a appelé les différents acteurs politiques à l’unité autour du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, afin de restaurer la pacifier la partie Est du pays.
« En ce temps où l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale sont mises à rude épreuve, j’appelle la Nation à l’unité afin de barrer la route à l’ennemi. J’exhorte les acteurs politiques à s’unir et à se souder autour du Chef de l’Etat afin de mettre à contribution toutes les forces de la Nation, et de restaurer la paix », a-t-il expliqué.
En même temps, Fridolin Ambongo a demandé à Félix Tshisekedi de s’impliquer sans relâche, ni compromission à pousser les institutions du pays, les Congolais, à travailler pour la justice et la paix, et pour la réhabilitation de la nation dans sa dignité.