Le vendredi 27 mai dernier, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, rencontrait à Beijing, son homologue chinois, Xi Jinping, ainsi que le président de l’assemblée nationale populaire et le Premier ministre chinois, avec qui, ils ont discuté des questions d’intérêts communs de la coopération sino-congolaise afin de donner du contenu à une relation que les deux pays veulent globale et stratégique.
Accompagnant Tshisekedi en Chine, le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a indiqué qu’il y a grand besoin – de la part des autorités congolaises – de développer les secteurs du numérique, de l’agriculture et de l’éducation. A cet effet, la Chine a dit sa disponibilité à accompagner la République démocratique du Congo dans son effort de développement pour que ce géant africain puisse pleinement jouer le rôle qui est le sien dans le continent.
« Vous savez que la Chine c’est le premier partenaire commercial de la RDC donc nos principales exportations vont en Chine, nous parlons des minerais principalement. Mais l’idée c’est d’aller au-delà des minerais. Des besoins d’industrialisation de la RDC. Les chinois ont des capacités là-dessus », a-t-il déclaré.
Poursuivant ses propos, le ministre congolais de la Communication et médias, a expliqué que Xi Jinping et son hôte ont discuté des questions dans leur globalité, c’est-à-dire, dans leurs dimensions stratégiques.
« Nous ne sommes rentrés dans les détails des dossiers. C’est une visite d’Etat. Les dossiers de contentieux d’entreprises ne se discutent pas entre deux chefs d’Etat. Mais l’idée ici c’est de dire que nous allons mettre en place à table, la commission mixte qui pourrait étudier toutes ces questions », a-t-il martelé.
Le contrat sino-congolais écarté des échanges entre Tshisekedi et Xi Jinping
Alors qu’au niveau national, plusieurs voix s’élevaient pour exiger la revisitation du contrat sino-congolais, signé en 2008 entre la République démocratique du Congo et un groupe d’entreprises chinoises, Patrick Muyaya a révélé que la question du susdit contrat n’a pas fait objet de discussion entre les présidents Félix-Antoine Tshisekedi et Xi Jinping, car « c’était avant tout une visite d’État ».
« Ce n’est pas à leur niveau qu’on discute les détails des contrats. Il y a des processus qui ont déjà commencé pour l’un ou l’autre dossier pour lesquels nous avons suffisamment d’avancé », s’est-il expliqué.
Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue il y a deux semaines, Félix-Antoine Tshisekedi a insisté sur la fixation d’une date par la SICOMINES et les partenaires chinois afin de commencer les renégociations proprement dites entre les deux camps.
A cet effet, le porte-parole du gouvernement congolais a précisé comprendre de sa collègue des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, que Tenke Fungurume Mining a déjà trouvé un accord. En même temps, comme l’a-t-il souligné, l’idée ici est « celle qui a été révélée » dans le cadre des discussions entre les deux chefs d’État.
« Ce qu’il ne faudrait pas dans le cadre d’une relation que nous voulons sincères et égale, recourir à des tiers : cours d’arbitrage, des tribunaux pour régler les différends éventuels. Vous savez que dans toute collaboration il y a toujours des problèmes. Personne, le gouvernement chinois ne s’oppose pas à ce que la RDC fait pour retrouver ses droits pour les biens de ses populations. », a-t-il dit.
Pour s’assurer de la garantie des droits des congolais, il y a une commission, un cahier des charges sur base du rapport de l’IGF pour dire telles sont les prétentions de la partie congolaise, a assuré Patrick Muyaya, tout en indiquant que c’est sur base de tel ou tel autre élément qu’ils ne sont allés dans la discussion technique et c’est sur base de cela que les négociations vont se faire.
« Le principe unique qui nous guide, c’est de nous assurer que ce sont des contrats équilibrés et ces des contrats qui permettent à la RDC de titrer des dividendes de chaque gramme fe cobalt ou de minerais qui a été extrait dans le cadre de ce contrat », a-t-il renchéri.
En outre, Patrick Muyaya a rappelé qu’au départ, il y avait l’idée d’avoir des infrastructures, mais il a été noté l’absence de ces infrastructures et actuellement un besoin de faire le suivi sur ce dossier s’impose. Ledit suivi consistera notamment à voir comment la partie chinoise s’engage à refaire sa part pour que la partie congolaise assure du non-bradage d’un seul gramme de ses intérêts miniers.
Monge Junior Diama